Un mois d’août 2019 très meurtrier sur les routes du Pas-de-Calais et du Nord, Hervé Dizy: “l’ère des radars fixes est terminée”
Comme les chiffres nationaux publiés hier, les données régionales de la sécurité routière font état d’un mois d’août particulièrement meurtrier, avec 14 victimes enregistrées et un nombre de blessés à la hausse.
Nord Eclair 11/09/2019
Les chiffres du mois d’août sont pires que mauvais : 14 personnes ont trouvé la mort sur les routes du Nord – Pas-de-Calais. Ils n’étaient « que » 6 en août 2018, soit une hausse de 133 %, dans la tendance nationale qui a vu 44 personnes de plus tuées le mois dernier par rapport à août 2018. Dans le détail, le Nord passe de 4 à 9 personnes décédées et le Pas-de-Calais de 2 à 5. La hausse s’observe également au niveau des blessés : + 9 dans le Nord et + 35 dans le Pas-de-Calais.
La préfecture du Nord le relève avec gravité : « Sur les huit premiers mois de l’année, la vitesse excessive ou inadaptée redevient la première cause d’accidents mortels. Elle apparaît dans 25 % des cas. Il y a un relâchement des comportements avec de grands excès de vitesse. » Selon les statistiques détaillées de la préfecture du Nord, la vitesse est en effet la cause du décès dans 13 accidents mortels sur 59 depuis le 1 er janvier, contre 9 sur 54 de janvier à août 2018. Les images de véhicules disloqués sous l’effet du choc sont parlantes, extrêmement violentes, comme pour cet accident sur l’A2 à Onnaing qui a vu la mort d’un jeune homme de 32 ans, ou encore cet autre drame entre Fresnes-les-Montauban et Vitry-en-Artois le 24 août. Dans ces deux drames au moins, la vitesse est clairement avancée comme l’explication numéro un.
« L’ère des radars fixe est terminée »
Difficile d’établir les causes précises de cette hausse estivale du nombre de décès, même s’il semble que la vitesse excessive soit un facteur significatif. De là à faire un lien entre les dégradations des radars depuis un an et un relâchement des conducteurs, il y a un pas que franchit sans problème Hervé Dizy, responsable régional de la Ligue contre la violence routière. « Du fait de ces dégradations, la vitesse moyenne a augmenté. Or des modèles scientifiques comme celui de Nilsson et Elvik établissent que 1 % de variation de vitesse à la hausse entraîne 4 % d’accidents mortels supplémentaires. » Et le responsable de l’association d’appeler le ministère de l’Intérieur à changer son référentiel. « L’ère des radars fixes est terminée, ils sont signalés sur toutes les applis GPS. Les gens ralentissent puis accélèrent. Nous préconisons la mise en place de radars embarqués dans des voitures banalisées. » Plus de contrôles de vitesse, donc. Une idée qui fait bondir les associations comme 40 millions d’automobilistes, qui préconise des campagnes de prévention autour du téléphone au volant, de l’alcoolémie et de la conduite sous stupéfiants.