Waze, Coyote… les applis bientôt obligées de rendre invisibles les contrôles routiers

Un amendement, soutenu par la majorité LREM, vise à interdire aux applications d’aide à la conduite le signalement de barrages de police en cas d’alerte enlèvement, d’attentat ou de contrôles d’alcoolémie.

« L’effet surprise ». C’est l’un des ingrédients principaux pour qu’un contrôle de police soit efficace. Mais parce que leur présence est de plus en plus signalée sur la route par les vingt millions d’automobilistes ayant une application d’aide à la conduite (Coyote, Waze, TomTom…), les forces de l’ordre rêveraient de disposer comme Harry Potter d’une cape d’invisibilité. Comme nous le révélions dès novembre 2018, cette pratique sera désormais encadrée par la loi. Mais il aura fallu attendre plusieurs mois pour qu’un amendement rédigé dans ce sens soit rédigé avant d’être étudié la semaine prochaine à l’Assemblée nationale.

Les opérateurs auront obligation d’occulter, pour toutes les voies qui leur seront désignées par la police, « les messages et indications qu’ils auraient habituellement rediffusés à leurs utilisateurs », notamment lors d’alertes attentat.

Brouiller les messages sur une période limitée « Lorsque cela s’est produit dans le passé, les opérateurs avaient déjà coupé d’eux-mêmes leurs services, mais ce texte vise à mon sens autre chose : flasher toujours plus, sanctionner, taper sur l’automobiliste, fulmine le délégué général de 40 millions d’automobilistes Pierre Chasseray. Alors que l’on est même pas encore sorti de la panade des 80 km/h, ils en remettent une louche en poursuivant une politique de sécurité routière dont le seul principe est de piéger les conducteurs».

Cet argument du lobby pro voiture, la rapporteuse du texte le balaye d’un revers de main. « L’objectif est que les forces de l’ordre puissent, pendant un temps limité et dans un périmètre circonscrit, brouiller les messages envoyés par ces applications non pas dans le cadre de contrôles de vitesse, mais pour des opérations antiterroristes, des alertes enlèvements, des barrages effectués suite à l’évasion de personnes dangereuses, mais aussi des contrôles d’alcoolémie ou de stupéfiants », explique la députée LREM du Val-d’Oise Zivka Park. Si cet amendement est adopté dans le cadre de la future loi mobilité, il pourrait s’appliquer dès 2020.

Le Parisien 07/06/2019 Frédéric Mouchon

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