ROUBAIX: Retour sur vingt ans de rodéos meurtriers

Roubaix n’est pas la seule ville touchée par ces équipées sauvages. Un contexte particulier existe dans cette ville où des quartiers ont sombré dans la peur d’une jeunesse sans repères, sans travail, sans scrupules: les sauvageons se réclament de prétendues traditions nord africaines, le bled comme il l’appelle, pour justifier de faire n’importe quoi, n’importe comment, n’importe quand. Les trafics prospèrent, la cannabis est consommé à la vue de tous. Les sauvageons font de la défiance aux règles du vivre ensemble dans la République un mode de vie qui n’est tolérable nulle part et certainement pas dans les pays dont ils se réclament. Les méthodes utilisées par les policiers de ces pays sont plus expéditives et la mise au pas des délinquants est bien plus sévère. Ils auraient bien du mal à reproduire au bled les comportements déviants que nous constatons en France. Ils n’y sont souvent acceptés que par les cadeaux qu’ils amènent. Ils finissent par être nulle par chez eux, la majorité des riverains les exècrent et les cousins du bled ne les considéreront jamais comme des leurs. Les autochtones n’ont certainement pas envie de vivre avec des chiens fous et souvent enragés par les trafics illégaux auxquels ils se livrent. Les mariages ne sont plus célébrés les samedis à Roubaix pour éviter les débordements auxquels se livrent certains invités. Le concert de klaxons s’est transformé en annexion de la rue pour le livrer à toutes les fantaisies périlleuses au volant de puissantes berlines. Les loueurs ont aussi leur responsabilité en profitant de l’opportunité pour mettre à disposition des bolides surpuissants. 

Les cultures sont certes différentes mais le respect des règles qui nous permettent de vivre ensemble est partagé dans chaque pays. Mépriser les règles du pays où l’on vit pour prétendre se réclamer d’une autre culture est ainsi une utopie dangereuse. Le mépris des règles sur la route se traduit par des morts, des blessés graves, des familles brisées. La sécurité routière est une cible facile, mettre en danger les usagers faibles de la route requiert peu de courage.

La solution ne va consister à seulement augmenter la présence policière, physique ou électronique. Il n’y a pas de recette miracle pour remédier à des décennies de dégradation des comportements. Tout comme Molenbeek en Belgique, Roubaix est un foyer du radicalisme salafique, le terrorisme islamique a utilisé les véhicules comme des armes par destination, à Nice, Berlin, Londres et dans bien d’autres villes. Le mode opératoire est basique et demande peu de qualifications, peu de préparation, peu de courage.

Nous acceptons la restriction de nos libertés pour réduire la menace terroriste alors que la mortalité routière est bien plus importante mais la résistance aux nouvelles mesures de sécurité routière est importante. Il ne s’agit pas d’opposer un danger à un autre, mais de trouver une réponse commune à l’utilisation du véhicule comme une arme par destination.

La solution ne viendrait-elle pas des véhicules eux-mêmes?

Avec un LAVIA ((limiteur s’adaptant à la vitesse autorisée) en mode actif non débrayable qui empêcherait de dépasser les limitations de vitesse, plus de rodéos, plus difficile d’utiliser un véhicule comme une arme s’il est limité à 20 ou 30 km/h. Les voitures et les motocyclettes sont les seuls bien de consommation qui ne possèdent pas de dispositif pour limiter le danger de leur utilisation nominale: une tondeuse oblige à la tenir par une poignée éloignée du lieu de coupe, un taille-haie doit être tenu par les deux mains, etc. Une grande majorité des voitures ou des motos peuvent atteindre 180 km/h et souvent bien plus sans qu’aucun dispositif impératif ne l’en empêche.

Avec une boîte noire, qui va enregistrer 30 secondes avant et après le choc, il est possible de déterminer les responsabilités de chacun. Mieux comprendre les accidents pour éviter qu’ils ne produisent. L’analyse des situations dangereuses permet d’améliorer le LAVIA.

Avec l’EAD (éthylotest anti-démarrage) dans tous les véhicules à usage professionnel, dans tous les véhicules de location, dans tous les véhicules dont le conducteur a été diagnostiqué une fois pour alcoolémie,  les alcoolisés ne pourront plus conduire. 

Une panoplie technique non répressive existe depuis plus de 10 ans, pourquoi attend-on? Les lobbys vroum-vroum, pétroliers, autoroutiers ont bloqué ces technologies car ils se satisfont très bien du danger puisque cela génère l’adrénaline à laquelle ils sont accros, parce que les grosses cylindrées rapportent plus de profits. 

Roubaix, ville sinistrée par la dégradation des comportements des conducteurs, foyer de la folie islamiste est une démonstration par l’horreur de ce qui résulte de la défiance aux règles. Roubaix n’est pas seule, Hellemmes, Tourcoing, Halluin sont aussi contaminées. La solution répressive fonctionne de moins en moins bien, les avertisseurs communautaires de contrôles policiers rendent ces derniers de moins en moins efficace. Une technologie a gagné, elle est au service des délinquants de la route.  Il faut l’interdire et promouvoir les technologies qui vont pacifier les villes.

Hervé Dizy

Ce printemps 2017 restera à Roubaix comme l’un des plus meurtriers que la ville ait connu en matière de sécurité routière. Pas moins de quatre morts en quelques semaines. Dernier drame en date, la mort d’un lycéen de 19 ans fauché avenue des Nations-Unies par le conducteur d’une Mercedes lancée à plus de 120 km/h. À Roubaix, cette pratique, sur deux ou quatre roues, qui consiste à considérer la ville comme un circuit, n’est pas nouvelle. Il y a vingt ans, un adolescent de 17 ans décédait à l’issue d’un rodéo.

lire l’article sur le site de la Voix du Nord Par Robert Lefebvre | 

Des drames chaque année

Le 28 juin 1997, un samedi soir, une voiture est volée à Villeneuve-d’Ascq. Le lendemain, dans la soirée, le véhicule, une Ford Escort, est signalé faisant du gymkhana dans le quartier Moulin-Potennerie. La police tente d’intercepter le conducteur et ses passagers. L’automobiliste, âgé de 17 ans, prend tous les risques pour échapper aux forces de l’ordre. Circulant à tombeau ouvert boulevard de Reims, il cherche à forcer un barrage de police, heurte l’arrière du véhicule qui bloquait la route et s’encastre dans un arbre. L’adolescent est tué sur le coup, les trois passagers sont blessés.

« L’avenue de Verdun, pour lui, c’était un circuit. Quand ce n’était pas à moto, il venait avec une grosse voiture faire du gymkhana au milieu du carrefour. »

Depuis, chaque année, Roubaix connaît son lot de drames routiers. Des drames souvent liés au comportement inconscient de certains usagers de la route. En octobre 2007, un Roubaisien de 25 ans perdait la vie avenue de Verdun lors d’une perte de contrôle à moto. «  L’avenue de Verdun, pour lui, c’était un circuit. Quand ce n’était pas à moto, il venait avec une grosse voiture faire du gymkhana au milieu du carrefour  », témoignaient à l’époque les riverains.

Des cortèges de mariage sous haute surveillance

Au milieu des années 2000 surviennent les premiers débordements routiers à l’occasion des sorties de mariage. Le samedi, des cortèges automobiles prennent l’espace public pour un véritable circuit. De la mairie au parc Barbieux, on roule sur les trottoirs, à contresens, on passe au feu rouge avec des passagers assis sur les portières. Dans les quartiers, le cortège vire souvent au concours de celui qui brûlera le plus de gomme. Dès 2005, la municipalité s’empare de cette question. En 2011, la décision est prise de ne plus célébrer de mariage le samedi. «  U ne extrémité à laquelle la ville se rend au bout d’un très long processus  » expliquait à l’époque le maire (PS), René Vandierendonck. Mais les rodéos se poursuivent les années suivantes.

 

La vidéoverbalisation et la saisie des engins

Depuis le drame de juin 1997, les autorités sont confrontées à un dilemme : comment empêcher les rodéos sans prendre le risque d’engendrer un accident en poursuivant un usager de la route cherchant à se soustraire au contrôle ? D’autant qu’au milieu des années 2000 apparaît le phénomène des pocket-bikes ou mini-motos. Ces engins, jusqu’alors réservés à la compétition, déferlent dans les rues alors qu’ils sont interdits à la circulation. Dès lors, la police essaie de saisir un maximum d’engins non homologués ou volés. Chaque année, lors de vastes opérations de contrôles dans les quartiers, des deux-roues sont saisis, jusque dans les caves des immeubles. Parallèlement, pour notamment enrayer le phénomène des cortèges de mariage, la vidéoverbalisation est développée dans certains secteurs de la ville. Elle permet de verbaliser, à distance, l’auteur d’une infraction routière.

Vers une prise de conscience ?

C’est bien le changement des comportements individuels qui permettra d’enrayer cette spirale accidentogène. Après l’accident mortel de mai dernier, Naïm Zellagui, entraîneur adjoint de l’équipe de Roubaix AFS (futsal), a décidé de sortir de son silence et lancé un appel à la prudence à l’adresse de la jeunesse roubaisienne. «  On a perdu cinq personnes en un an avec les accidents de la route (quad, moto ou voiture). Il faut vous dire la vie est si précieuse. Pensez à votre avenir et surtout à vos parents. Ils vont pleurer toute leur vie et surtout leur vie n’aura plus la même saveur avec un fils en moins. Les frères, stoppez tout ça. Les délits routiers c’est dangereux pour vous et pour les piétons. Soyez prudents les frères : arrêtez la vitesse, l’alcool au volant ou autre. Trop de frères sont partis trop tôt. Pensez à vos proches. Je veux faire passer un message aux jeunes. Voilà où ça nous mène de rouler à des vitesses excessives. On n’est jamais à l’abri d’un accident et de tuer quelqu’un. Je sais que certains vont s’en foutre royalement. Mais j’espère que ce message parlera à d’autres et que ça évitera d’autres drames à l’avenir. Mais on a encore beaucoup de travail à faire à Roubaix.  » Avec les boxeurs Maïdin El Garni et Djibril Coupé, Naïm Zellagui est depuis devenu ambassadeur de la sécurité routière. Les trois sportifs, reconnus à Roubaix, tentent de faire évoluer les mentalités.

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