Propos haineux sur internet: l’Allemagne menace les géants des réseaux sociaux
La désinformation et la calomnie vont de paire. Les sites qui répandent des mensonges sont de plus en plus nombreux pour donner aux internautes une illusion de vérité par une apparente concordance de multiples sources affirmant la même chose. Le mensonge se banalise, il devient récurrent car il y aura toujours un naïf pour souffler sur la braise en prévenant ses copains. Le but est le plus souvent de dénigrer les arguments scientifiques pour les remplacer par des idées simplistes favorables aux extrémistes. Cela marche beaucoup mieux en attisant les haines contre les scientifiques et les personnes qui osent colporter leurs arguments. Le but des extrémistes n’est pas d’apporter des solutions mais de désigner des boucs émissaires pour servir d’exutoires. Ils n’ont pas résolu le problème mais ils se sont défoulés et cela leur fait du bien. Le gouvernement allemand a décidé de s’attaquer à cette spirale infernale. En France nous attendons toujours.
Il faut ainsi s’attaquer aux amplificateurs d’audience que sont les réseaux sociaux. Sans les amplificateurs, les nuisibles auront beaucoup de mal à se faire entendre.
Facebook, twitter, Google+, etc sont capables de réagir très vite pour supprimer le moindre sein affiché dans un article eu égard la réglementation très stricte (et très hypocrite) aux USA concernant la nudité.
Pourquoi nos gouvernements ne seraient-ils pas capables de faire pression sur ces sociétés pour faire enlever ce qui est véritablement nuisible? Pourquoi ne pas interpeler les candidats qui subissent ces dénigrements?
Le gouvernement allemand a validé un projet de loi contre les contenus haineux sur internet, qui menace les géants des réseaux sociaux d’importantes amendes.
L’Allemagne a décidé mercredi de frapper un grand coup contre les contenus haineux en ligne en menaçant les géants de l’internet d’amendes pouvant atteindre 50 millions d’euros, un sujet sur lequel Berlin se veut en pointe en Europe. Le conseil des ministres a validé un projet de loi en ce sens, visant des réseaux sociaux tels que Facebook, après des mois de débats notamment en raison de la frontière parfois floue séparant la liberté d’expression et les discours racistes.
Les propos xénophobes, les incitations à la haine et autres déclarations révisionnistes ou antisémites sont vivement combattus en Allemagne, un pays qui se veut moralement exemplaire depuis la fin de la dictature nazie.
“Les publications manifestement délictueuses doivent être effacées ou bloquées dans les 24 heures suivant leur signalement, les autres contenus délictueux doivent être effacés ou bloqués dans les sept jours suivant leur signalement”, indique le gouvernement dans un communiqué, ajoutant que la règle vaut aussi pour les copies de ces “posts”.
Les réseaux sociaux qui ne respectent pas ces délais risqueront “jusqu’à 50 millions d’euros” d’amende. Les personnes physiques responsables au sein de ces entreprises sont passibles, eux, de jusqu’à cinq millions d’euros.
“Grande menace”
Le gouvernement d’Angela Merkel assure que ce déversement de haine sur internet constitue “une grande menace pour la coexistence pacifique dans une société libre, ouverte et démocratique”. En Allemagne tout particulièrement, les commentaires xénophobes et anti-islam n’ont cessé de gagner en ampleur avec l’arrivée en deux ans de plus d’un million de réfugiés, pour beaucoup de religion musulmane.
Outre les propos racistes, le projet de loi vise aussi l’apologie du “terrorisme”, la pédophilie, la diffamation, l’incitation à commettre des crimes et les menaces en tous genres. Mais ce projet de loi, qui doit être adopté par les parlementaires avant l’été, a suscité en amont d’âpres critiques de ceux qui y voient une atteinte à la liberté d’expression.
“Etant données les pénalités importantes en cas de violation, cela pourrait inciter les pourvoyeurs de contenu à adopter une attitude pro-active en effaçant des contenus en cas de doute et ce au dépend de la liberté d’expression”, a expliqué Alexander Sander qui dirige la Société numérique, un groupe de pression spécialisé sur les questions de politique numérique.
“Effacer, effacer, effacer”
“On va juste effacer, effacer, effacer”, a également critiqué une responsable des Verts, Renate Künast.
Le délai de sept jours inscrit dans le projet de loi pour les contenus n’étant pas “manifestement” illégaux doit justement permettre de préserver la liberté d’expression en laissant le temps aux réseaux sociaux d’analyser ces contenus, se défend le gouvernement.
Facebook a indiqué vouloir examiner le projet de loi tout en insistant sur le fait qu’il va augmenter les moyens de ses équipes chargées d’examiner les contenus. D’ici la fin de l’année, plus de 700 personnes devraient être employées à Berlin pour faire la chasse aux contenus litigieux.
“Facebook fait peu contre les contenus d’extrême droite”
Des géants du web s’étaient engagés en décembre 2015 à examiner et supprimer dans un délai de 24 heures les écrits haineux sur la Toile. Mais pour les autorités, les efforts de ces sites n’ont pas été suffisants.
Selon le ministre de la Justice, Twitter n’a retiré que 1% et Facebook 39% des contenus signalés par des internautes et passibles de poursuites judiciaires. Seule la plateforme de vidéos YouTube, propriété de Google, a fait mieux en effaçant 90% des contenus litigieux, selon les données de l’organisation jugendschutz.net citées par M. Maas.
“C’est un gros problème que Facebook n’efface pas les contenus d’extrême-droite”, juge l’activiste allemande Steffi Brachtel, qui ne cesse de signaler des contenus haineux sur les réseaux sociaux. “C’est également très étrange qu’il efface rapidement des contenus dès qu’un sein est exposé quelque part alors qu’il fait peu contre les contenus d’extrême-droite”, ajoute-t-elle, en référence à la politique anti-nudité très sévère de l’entreprise américaine.