La sécurité routière, un levier de performance sous-considéré pour les entreprises

Les démarches en faveur de la sécurité routière réduisent les accidents mais aussi les coûts, tout en valorisant la réputation de l’entreprise.

Bonnet d’âne pour les conducteurs sur les trajets professionnels. Selon la treizième édition du baromètre AXA Prévention sur les comportements routiers, 88 % des personnes interrogées roulent au-dessus des vitesses autorisées. « Ils sont 80 % à utiliser leur téléphone pour au moins un usage : appel, SMS, GPS, etc. », précise Céline Soubranne, secrétaire générale d’AXA Prévention. Ces infractions au code de la route sont autant de comportements dangereux qui ne sont pas sans conséquence, pour la société civile comme pour les entreprises. « Les accidents de la route sont à l’origine de 6 millions de journées de travail perdues par an », rappelle Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière.

Réduction des coûts

Avec 100.000 collaborateurs qui arpentent chaque jour les routes de France, La Poste s’appuie depuis longtemps sur la prévention. « S’engager dans une démarche globale, qui comprend de la formation, des animations, du pilotage, apporte des résultats : vous pouvez réduire les coûts de 20 à 40 % sur l’ensemble de votre parc automobile », souligne Delphine Janicot, directrice adjointe de l’unité d’affaires Ecomobilité du groupe La Poste. Afin de démontrer la rentabilité de la sécurité routière, le groupe réalise des diagnostiques itératifs, sur l’accidentologie, la sinistralité, les frais d’entretien et de maintenance, la consommation de carburant, etc. Objectif : disposer d’une vision globale. Et prouver que des économies sont réalisées grâce aux bons comportements.

Réputation de l’entreprise

Ce sont 700 millions de kilomètres qui sont parcourus chaque année par les camions transportant les produits Total. « Notre groupe compte 96.000 salariés potentiellement conducteurs, dont 30.000 en France. La sécurité est l’une de nos valeurs d’entreprise, la sécurité routière en est l’un des volets », explique Anne-Valérie Troy, conseillère sécurité routière du groupe Total. Les campagnes de sensibilisation au risque routier ne s’en tiennent pas aux affiches. « Des outils permettent de décliner chaque thème lors de réunions d’équipe ou de causeries avec les chauffeurs. Surtout, ce n’est pas parce que les résultats s’améliorent qu’il faut baisser la garde, prévient Anne-Valérie Troy. Le comportement des conducteurs est essentiel, avant tout pour la sécurité des personnes, mais aussi pour la réputation de l’entreprise : c’est un gage de sérieux, de qualité …».

Marque employeur

Dépités que le sujet du risque routier soit traité avec autant de désinvolture, des chauffeurs poids lourds ont quitté leur employeur et adressé leur candidature à l’entreprise de transport Salesky. « Sur nos 330 collaborateurs, 230 sont conducteurs. La prévention et la débanalisation des accidents sont essentielles, et nous nous rendons compte que notre démarche est même bénéfique pour notre marque employeur », indique James Byzery, responsable formation sécurité de Salesky Transports. Un millier de personnes a participé à la « journée de la sécurité routière » organisée par la PME. « Nos collaborateurs sédentaires se sont eux aussi appropriés le plan prévention que nous avons mis en œuvre, dit-il. Pour être efficace, ce type de démarche doit mobiliser tout le monde ». Selon Emmanuel Barbe, les politiques en faveur de la sécurité routière sont des dispositifs « gagnants-gagnants-gagnants pour l’entreprise, pour le salarié et pour la société civile ».

A NOTER

Les journées de la sécurité routière au travail auront lieu du 9 au 12 mai 2017

 

lire l’article dans les Echos

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