Une autre raison de réduire les limitations de vitesse: le bruit routier et la pollution augmentent les cas de démences et d’Alzheimer

Des chercheurs ont étudié plus de 6 millions d’adultes au Canada et ont établi que l’exposition au trafic routier augmentait jusqu’à 7 % le risque de démence.

SOURCE AFP

S’il est avéré que les particules fines émises par les véhicules à moteur sont responsables de nombreuses maladies respiratoires et cardiovasculaires (48 000 morts par an en France, selon la dernière étude parue en juin 2016), elles pourraient aussi être responsables de démence. C’est ce que rapporte une vaste étude publiée jeudi dans la revue médicale britannique The Lancet, établissant que les personnes vivant à proximité de grands axes routiers auraient un risque accru de développer des démences comme la maladie d’Alzheimer. L’étude n’a, en revanche, pas réussi à établir de lien entre l’exposition au trafic routier et deux autres maladies neurologiques, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques.

En étudiant plus de 6 millions d’adultes vivant dans la province canadienne de l’Ontario entre 2001 et 2012, des chercheurs ont estimé que 7 à 11 % des cas de démence observés chez les personnes vivant à moins de 50 mètres d’une route à fort trafic pouvaient être attribués à l’exposition à la circulation. Le risque est augmenté de 7 % pour les personnes vivant à moins de 50 mètres, de 4 % pour celles vivant à une distance de 50 à 100 mètres, de 2 % pour une distance de 100 à 200 mètres. Au-delà de 200 mètres, le surrisque devient inexistant, selon les chercheurs dirigés par le Dr Hong Chen, de l’agence de santé publique de l’Ontario. Ils ont également découvert que les deux polluants les plus impliqués dans la démence étaient le dioxyde d’azote (NO2) et les particules fines, émis par les véhicules à moteur, même si d’autres facteurs comme le bruit pourraient également jouer un rôle.

Dans ces conditions, réduire la vitesse de circulation entraîne automatiquement une baisse importante de la consommation de carburant et donc des polluants issus de la combustion mais aussi une réduction du bruit routier (vibrations des moteurs, bruits d’échappement, bruits de roulement). La vitesse constitue bien une forme de violence faite aux riverains des axes routiers qui sont agressés par le bruit et la pollution. Les enquêtes auprès des riverains des axes routiers dénoncent le plus souvent le bruit des deux roues (notamment ceux qui ont été trafiqués pour en augmenter la puissance et la vitesse) et celui des poids lourds.

Cela fait 15 ans que nous essayons également d’obtenir le registre des cancers sur les abords de l’autoroute A22 (Lille-Tourcoing vers Courtrai-Gent) où passent des hordes de camions du trafic de transit des ports du Nord de l’Europe vers les pays du Sud. C’est secret défense! Même les médecins n’y ont pas accès. Une information aussi sensible pour la santé publique mériterait d’être connue pour mieux protéger les populations. Les dernières périodes de pollution atmosphérique ont accru de façon considérable les consultations pour des problèmes respiratoires, allergies sévères et asthmes handicapent gravement de plus en plus de personnes, notamment de jeunes dont l’avenir est oblitéré.

La solution paraît si simple pour limiter le problème: réduire la vitesse mais les enjeux économiques l’emportent sur la santé et la sécurité.

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