Signalement des salariés ayant commis des infractions routières

 

Le choix des mots est important, certains médias ont choisi d’annoncer qu’à partir du 1er janvier 2017 les employeurs devront “dénoncer” les salariés qui auront commis une infraction routière. Le vilain mot qui insinue la délation à un état totalitaire de triste mémoire pendant la seconde guerre mondiale fait fantasmer les partisans des libertés individuelles qui devraient être supérieures aux valeurs collectives d’équité, de justice, de sécurité pour tous. Posons le débat différemment: est-il normal qu’un conducteur de véhicule d’entreprise bénéficie d’une immunité à la perte de points? Est-ce équitable? L’immunité aux sanctions encourage les transgressions, les statistiques le prouvent. Les radars automatiques ont permis de réduire de moitié la mortalité sur les routes entre 2002 et 2007 (la vitesse moyenne a baissé de 10 km/h, la règle de Nilsson Elvik a été vérifiée: 1 km/h de moins=4% de tués en moins) sauf pour deux catégories d’usagers: les motards (non verbalisés par les radars qui flashent à l’avant puisqu’ils n’y ont pas de plaque) et les conducteurs de Véhicules Utilitaires car la carte grise au nom de la société ne permet pas d’identifier le conducteur. Avec l’adoption par de nombreux conducteurs d’avertisseurs communautaires de radars, ceux-ci ont perdu beaucoup d’efficacité. C’est une des raisons de l’augmentation de la mortalité routière depuis 3 ans en plus du manque de courage politique des gouvernements depuis 2007 soumis au poids des lobbys vroum-vroum. La première cause d’accident mortel du travail est l’accident de la route, l’insécurité routière représente un coût énorme pour notre société=23 milliards d’euros. Plus de prévention, c’est moins d’accidents, moins de coûts pour le système de santé et donc moins de charges pour les entreprises, plus d’emplois. Accident=embouteillage=heures de travail perdues. L’illusoire augmentation de chiffre d’affaires générée par la transgression des règles de conduite est dérisoire face aux économies réalisables si la prévention fonctionnait à plein. Le salarié en infraction met sa vie et celle des autres en danger. En cas d’accident grave, son employeur assumera-t-il sa part de responsabilité?

Hervé Dizy Président de la Ligue contre la violence routière Nord-Pas-de-Calais

http://www.europe1.fr/societe/securite-routiere-la-loi-va-se-durcir-2870596

Les grandes réformes de Sécurité routière doivent être adoptées mercredi à l’Assemblée. Parmi elles, la possibilité de verbaliser des infractions autres que l’excès de vitesse grâce aux radars intelligents.

Les automobilistes vont devoir redoubler de vigilance et surveiller leurs comportements. Le projet de loi sur la modernisation de la justice du 21e siècle doit terminer son marathon parlementaire mercredi après-midi. Le texte, qui devrait être adopté, comporte notamment onze mesures pour la Sécurité routière.

Votre patron pourra vous dénoncer. Parmi ces mesures, l’obligation pour les patrons de dénoncer leurs salariés en cas d’infraction routière à partir du 1er janvier 2017. Le gouvernement veut ainsi mettre fin à la logique du conducteur fantôme qui, lorsqu’il est au volant de la voiture de son entreprise, est rarement inquiété par la perte de points. Chaque année, deux millions de points ne sont pas retirés aux automobilistes. La route reste pourtant la première cause d’accident mortel au travail.

Plusieurs infractions en même temps. Il sera par ailleurs bientôt possible de verbaliser, grâce la très bonne résolution des photos prises par les radars (jusqu’à 20 millions de pixels), les conducteurs coupables de téléphoner au volant ou de ne pas porter leur ceinture de sécurité. Aujourd’hui, ces infractions ne sont contrôlées que dans la rue par les policiers. Dans un premier temps, on ne pourra les repérer que s’ils sont aussi en excès de vitesse au moment de l’autre délit et flashés de face. Si les infractions s’additionnent, cela peut coûter très cher : jusqu’à 1.800 euros. On peut même y perdre son permis de conduire.

Des radars redoutables. Dans un second temps, la technologie des radars permettra de vérifier toutes les voitures, même celles qui ne sont pas en excès de vitesse, d’abord de façon aléatoire puis automatiquement. Ce sera le rôle du futur radar multi-fonction, un appareil redoutable qui pourra en plus détecter, de jour comme de nuit, le non-respect des distances, la circulation sur la bande d’arrêt d’urgence, les feux rouges grillés ou même les dépassements par la droite. Le gouvernement veut en installer 200 en 2018. Un exemplaire est en ce moment même testé sur l’autoroute A15, dans le Val d’Oise.

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